La détection des passages en flux libre : un défi technique

Publié le 17 juin 2024

Une caméra qui lit les plaques d’immatriculation, ça parait simple. Et pourtant, à 130 km/h, la nuit ou dans le brouillard, c’est déjà plus complexe. Surtout, il n’y a pas que la plaque ! Taille du véhicule, nombre d’essieux… autant de données qui garantissent l’établissement du bon tarif correspondant au bon passage, et au bon moment. On vous explique ?

Les capteurs, c’est tout un système

Quelles que soient les conditions météo, si vous voyagez sur l’autoroute A79 dans l’Allier, votre véhicule sera détecté sans difficulté et votre parcours reconstitué en détail – entrée, sortie et trajectoire, ainsi que les données du véhicule affectant le tarif de péage : classe, hauteur, nombre d’essieux au sol, énergie (thermique ou électrique), etc. Toutes les données sont bien sûr sécurisées et non partagées !

Depuis l’ouverture au public de l’A79 en novembre 2022, l’autoroute en flux libre (une première en France) fonctionne grâce à un maillage dense de caméras classiques et infrarouges, capables de saisir des images haute définition à une fréquence rapide, puis de communiquer en temps réel avec les autres capteurs sur les portiques suivants pour croiser et vérifier ces données.

Ces images prises en temps réel sont reconnues et analysées de manière automatique. En cas de doute, rarissime, un opérateur vérifie les captures pour confirmer les lectures informatiques. À force d’utilisation, le système apprend et progresse de manière autonome (machine learning), rendant les vérifications humaines toujours plus rares.

Les données et leurs traitements fiabilisés permettent à l’usager de payer immédiatement son trajet via le télépéage, dans les réseaux de paiement de proximité Nirio ou sur le site internet dédié www.aliae.com.Ces données peuvent simultanément être croisées avec le fichier des cartes grises européennes (y compris les immatriculations temporaires), mis à jour de façon quotidienne.

Ainsi, en mai 2024 ce sont déjà plus de 10.000.000 de passages identifiés depuis l’ouverture d’A79 ! Toutes les données nécessaires sont hébergées en France. Le droit d’accès aux données et de rectification est assuré à tous les clients avec un processus de contrôle rigoureux, assuré par des référents RGPD, aussi bien au niveau d’Eiffage qu’au niveau d’APRR.

Deux ans d’entrainement en conditions réelles

Avant de déployer la technologie sur les 88 kilomètres de l’autoroute A79, les équipes APRR ont testé sur le terrain les différentes technologies en place dans d’autres pays européens. Dès 2018 et pendant 2 ans, des portiques temporaires installés sur la zone Dijon Sud ont capté et analysé les images des circulations, ensuite comparées avec des données issues de la gare de péage, afin de mesurer leur fiabilité en conditions réelles.

C’est ainsi que le choix d’une solution non intrusive, entièrement basée sur la vidéo et sans capteurs piézoélectrique sous la chaussée, a pu être validé par l’expérience et des tests intensifs.

La technologie au service de la sécurité

Au-delà des passages, la présence de caméras et d’algorithmes d’intelligence artificielle (IA) apporte d’autres bénéfices. Par exemple, la détection par analyse vidéo et l’alerte automatisée de contresens dans les bretelles d’accès, ou encore la localisation rapide et la mesure bidirectionnelle sur les 88 kilomètres des éventuels ralentissements, par la détection intégrée au pas de 2 kilomètres dans les postes d’appel d’urgence.

Enfin en croisant et en anonymisant les données individuelles des véhicules, on peut analyser avec beaucoup de finesse la nature du trafic et sa qualité, afin de maîtriser plus finement les prévisions de trafic, et réagir avec l’ensemble des éléments lors de la détection et la gestion des incidents de trafic.

Avec le flux libre et l’entrée sans ticket, les technologies n’ont qu’une raison d’être, assurer votre confort et votre sécurité.